Sur quel bilan ! 47 ans d’indépendance. Six ans de règne sans partage du président Azali depuis son retour au pouvoir. Bien évidemment le pouvoir n’en parlera pas ou esquivera ou tentera de se cacher derrière le covid et/ou la guerre en Ukraine.
Difficile cependant de zapper l’éducation nationale sacrifiée à l’autel de l’irresponsabilité et de l’incurie ; la déliquescence du système de santé ; l’absence de services publics (eau, électricité, transports, etc.). Comment cacher la misère grandissante d’un côté et l’opulence insolente de l’autre.
Du point de vue de l’indépendance nationale, le pire est incontestablement le gigantesque bond en arrière du pays sur la question de « l’île comorienne de Mayotte ». La France parvient à faire accepter son annexion de l’île comorienne par de plus en plus de pays. Même les pays voisins qui ont toujours été à nos côtés suivent cette tendance. L’actualité de ces derniers mois montre les évolutions de la Tanzanie et de Madagascar. Cela devrait nous interpeller et nous éveiller.
La Tanzanie qui considère Mayotte comme un territoire français puisqu’elle y négocie et signe des accords avec la France, qui bien évidemment met en épingle cet événement sans précédent. La Tanzanie, berceau du patriotisme comorien. La Tanzanie qui engagea des troupes militaires pour combattre les séparatistes de Mohamed Bacar.
Madagascar qui autorise au sein de l’ambassade de France un bureau de Mayotte. Madagascar qui vient de signer pas moins de 11 accords de coopération portant sur l’agriculture, les nouvelles technologies, le développement durable, etc. Madagascar qui mène un combat similaire au nôtre, contre la France pour défendre son intégrité territoriale.
Au lieu de jeter la pierre à ces pays frères, nous devrions nous en prendre qu’à nous-mêmes. Car c’est la capitulation de nos gouvernants qui explique ces revirements. Comment des pays peuvent-ils nous soutenir quand nos gouvernants abdiquent, rampent devant la France. Comment être plus royaliste que le roi ?
On nous apprend, voir Alwatwan du 1er juillet, qu’au nombre de pays qui assisteront aux célébrations du 6 juillet 2022, on comptera des délégations tanzaniennes et malgaches. Azali et les siens vont-ils saisir l’occasion pour dialoguer avec elles ou vont-ils jouer à l’autruche et les conforter dans leurs nouveaux choix.
Azali aura joué un rôle extrêmement nocif. En 2005, en rompant l’isolement de la France dans la région, il a ouvert la voie de la départementalisation de Mayotte et maintenant il poursuit son œuvre anti nationale en se rendant complice des manœuvres françaises pour avaliser l’annexion de l’île comorienne. Des forfaitures que l’Histoire du pays jugera sévèrement.
Idriss (04/07/2022)