Il a récupéré et dévoyé les assises nationales appelées par feu Ali Bazi Sélim.
Il récupère et dévoie le dialogue national appelé par l’Union Africaine.
Même démarche, même méthode et au final un pays de plus en plus fracassé, une crise politique, sociale et économique qui s’aggrave au fil des mois.
La démarche, toujours plus de pouvoir, imposer son règne ad vitam aeternam.
La méthode, toujours la corruption et le clientélisme. Il organise ou fait organiser à tour de bras, des rassemblements trompeurs avec beaucoup de tapage publicitaire. Il se sert des mêmes provocations destinées à exaspérer l’opposition pour l’écarter, lui enlever la volonté de combattre sur le terrain, ce qui en même temps confortent ses affidés et sèment la peur chez les indécis. Il créé des scissions arbitraires dans les partis (deux RDC, deux JUWA, etc.). Il ressuscite des partis (tout d’un coup ressurgit de sa tombe le vénérable PASOCO). Il crée des organisations de jeunes à sa dévotion (les « jeunes de Bambao »). Il croit pouvoir duper la communauté internationale avec des simagrées.
Le résultat, une crise de plus en plus aigue qui étouffe le pays.
Les assises visaient un bilan des 45 ans d’indépendance, particulièrement du premier cycle de la Tournante sans Maore. Il en a fait un outil de destruction des lois du pays : dissolution arrogante de la Cour Suprême sans aucun respect des normes juridiques, adoption ubuesque d’une nouvelle Constitution, scrutin présidentiel – coup d’Etat pour prolonger de 10 ans son règne en attendant mieux.
Le dialogue national visait une résolution pacifique de la crise pour revenir à une situation relativement apaisée comme le pays le vivait depuis 2001 avec la création de l’Union des Comores. Il cherche à l’utiliser dans sa stratégie de transformation du pays en royaume.
Le président Azali semble avoir perdu le sens des réalités.
Il croit pouvoir tout se permettre face à une opposition amorphe, empêtré dans ses divisions insensées donc incapable de proposer une alternative crédible. L’intense mobilisation de la diaspora durant près de deux années ne constitue à ses yeux qu’un danger lointain, qui plus est une bombe désamorcée par les magouilles des exilés politiques. Il se complait dans son mépris de notre peuple, à ses yeux, un peuple avachi qui a perdu tout espoir en sa classe politique et en ses élites pourries qu’il peut acheter à volonté, se servant des uns et des autres suivant les circonstances.
Enfin Azali est convaincu de ne rien risquer face à une nébuleuse communauté internationale tant qu’il servira aveuglement les intérêts de la France impériale.
Faut-il pour autant sombrer dans le pessimisme et abandonner tout espoir ?
Bien sûr que non. Car malgré son inconsistance et ses déchirements, l’Opposition officielle continue à se faire entendre.
Mais surtout parce qu’un travail de fond est engagé. A côté des « organisations » opportunistes qui fleurissent, on s’aperçoit de l’apparition de nouveaux groupes politiques UKOMBOZI, RIBARIKISHE YE KOMORI, SULUHU qui engagent un travail de fond dont le but est de continuer le combat patriotique et révolutionnaire.
Notre vœu en cette fin d’année, est de voir ces efforts converger vers la création d’un puissant parti politique sur une vision patriotique, sociale et internationale du combat comorien pour l’indépendance, l’unité du pays, le progrès social et économique et les libertés individuelles.
Idriss (20/12/2021)