DECLARATION N°8 : NOUS SOMMES TOUS MBENI

« L’opération spéciale » d’Azali à Mbéni marque un nouveau palier dans ce qu’il faut bien nommer la barbarie du pouvoir. Des nombreuses villes comoriennes (Mutsamudu, Iconi, Ntsudjini, etc.) ont été agressées par les forces armées du pays mais le cas de Mbéni dépasse toutes les limites.

Au regard du déploiement de la force et de la brutalité de l’intervention, on comprend que le non-respect d’un arrêté ministériel sert uniquement de prétexte. Comment peut-on user de balles réelles contre une célébration religieuse ?

Car ceux qui ont laissé faire, voire prirent part aux orgies des mash’huli ne peuvent pas se prévaloir d’un arrêté contre une pratique coutumière dispendieuse !

Car ceux qui sont les premiers à piétiner les lois, y compris leur propre Constitution ne peuvent pas se poser en défenseurs du droit.

En réalité, le pouvoir poursuit un objectif non avoué : mater Mbéni, ville historique qui résiste au pouvoir tentaculaire d’Azali D’où l’ampleur du déploiement visant à « ramener la ville dans le droit chemin » !

Dans un contexte économique et sociale désastreuse : multiples pénuries, absence de services publiques, rentrée scolaire calamiteuse qui génèrent un profond et large mécontentement populaire, la brutalité disproportionnée de la gendarmerie contre une foule paisible en cérémonie religieuse ne pouvait que susciter une vive indignation. D’où la riposte compréhensible de la jeunesse vaillante de Mbéni, ce qui ne pouvait pas ne pas conduire à des débordements.

Mais de là, à saccager toute une ville, à user de balles réelles, à détruire un hôpital, à assiéger Mbéni, il y a un fossé franchit allègrement par les forces au service du pouvoir. Pire encore, comment des dignitaires du régime peuvent-ils parler de professionnalisme des militaires face à l’énormité des dégâts, comment un procureur de la république peut-il menacer des fauteurs de troubles sans un mot de compassion envers les dizaines de jeunes blessés aux urgences et sans tenir compte de la brutalité excessive de l’intervention militaire.

Les serviteurs zélés d’Azali ont perdu toute mesure, ils semblent ignorer leur responsabilité individuelle dans les méfaits d’un régime autocratique qui est prêt à tout pour conserver le pouvoir.

Un pouvoir qu’il faut précisément arracher de toute urgence : Comment faire tomber l’autocrate Azali ?

Il n’y a qu’une seule voie : gagner les présidentielles de 2024. Et cela est possible. En tout cas c’est un combat à mener hardiment. L’essentiel est de réunir les conditions du succès : dissoudre ces multiples rassemblements (front commun, union de l’opposition, COMRED, CNT, gouvernements etc.) qui sèment la confusion constituer un front unique avec un chef unique autour d’une plateforme claire et se lancer dans la bataille électorale.
Contre les égos surdimensionnés, se ranger tous, individuellement, autour d’une plateforme portée par un chef unique, accepté et respecté par tous.

UKOMBOZI | Comité Nationale | 15 octobre 2022

Cet article a 2 commentaires

  1. La « constitution anticonstitutionnelle du colonel Azali » n’a pas besoin de la caution de qui que ce soit. Azali l’applique à sa convenance. Notre pays ne peut y échapper tant que Azali détient le pouvoir !
    La participation aux présidentielles de 2019 fut une catastrophe puisque les égos surdimensionnés des petits chefs de l’Opposition n’ont pas permis de présenter un candidat unique et de se donner ainsi une chance de vaincre Azali. Le problème est dans la dispersion des forces.
    La vraie question : comment faire tomber Azali ? Que proposez-vous ?

  2. Mohamed

    Participer à des élections revient à cautionner la constitution anticonstitutionnelle du colonel Azali Assoumani! On ne peut pas continuer dans cette incohérence! Certains politiciens comoriens ont commis cette erreur en 2019, on n’a pas à continuer dans ce sens.

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