Le pays dans la détresse

Pendant que Azali et les siens pavoisent, se glorifient de leurs réalisations et se congratulent de l’état de décomposition avancée de l’opposition, le pays s’enfonce dans la détresse.

Et cela se voit. On n’a pas besoin d’analyse des conditions de vie des citoyens, des immenses difficultés de joindre les deux bouts pour les plus démunis, à parvenir à subsister pour les débrouillards de l’informel et à ne pas mettre la clé sous la porte pour les entrepreneurs. Non, il suffit d’ouvrir les yeux.

Il suffit de voir les queues interminables autour des stations de simples gens en quête de pétrole lampant, la seule source d’énergie des « en-bas-de-en-bas ».

Il suffit de constater ces coupures intempestives d’électricité dans les rares villes alimentées.

Il suffit de voir ces dizaines et dizaines de jerricans autour des rares fontaines publiques et/ou la multitude de personnes armées de jerrican, déambulant dans Moroni en quête d’une goutte d’eau.

Il suffit de noter cette carence de produits carnés sur les marchés et les distributeurs.

Et l’on pourrait poursuivre l’énumération.

Du coté de ceux qui ont les rennes du pouvoir, on se défonce dans des faux-fuyants scabreux. C’est une transfo qui a grillé qui se trouve à l’origine des coupures de courant. Mais qu’en est-il de la nouvelle centrale électrique et des milliards engloutis pour si peu de résultats !? Quand au pétrole, la faute revient aux stations qui organisent la spéculation. Et depuis tant de mois qu’on évoque cette infamie, le pouvoir n’arrive pas à l’éradiquer !

Le pire me semble être le débat sur les produits carnés. Les grands commerçants indexent pèle mêle les taxes, les contrôles sanitaires, le peu de compétitivité des ports comoriens, la manutention, le transbordement, etc. On doit noter que la destination Moroni passe par les ports de Longoni à Maore (administrée par la France) ou par le Kenya rarement par Mutsamudu, principal port en eaux profondes gérés par l’État comorien. Pour le pouvoir ce sont des circonstances indépendantes de leur volonté : la crise des fournisseurs indiens plombés par la vague de covid qui frappe douloureusement ce pays ; le blocage du Canal de Suez suite à un accident d’un gros bateau qui empêchait tout passage. Comment gère-t-on les stocks pour en arriver là ! Et pire encore, personne ne souligne la fragilité du pays qui dépend en tout, même du minimum vital, de l’extérieur. Que deviennent les Comores en cas de grave crise internationale ? Nous l’avons miraculeusement échappé belle durant la crise 2021 du Covid. En sera-t-il toujours ainsi ?

Du coté de l’opposition, on dirait que ces crises ne la concerne pas. La dénonciation reste générale juste pour attaquer Azali. Aucune proposition, aucune orientation en la matière. L’absence de programme me direz-vous. On dirait qu’elle ignore que le pays a souvent changé de Chef sans que cela améliore le quotidien des simples gens.

Que faire alors sans boussole ?

Il faut reconstruire une nouvelle opposition sur des bases programmatiques et non autour de personnalités, quelle que soit leur charisme, leurs talents, etc. C’est un des éléments essentiels qui expliquent la catastrophe nationale que nous vivons.

Une jeune pousse est née en février 2021 et prend le contre pied des pratiques politiques de nos politiques. Ukombozi.net, une plateforme s’est engagée dans une nouvelle voie : élaborer de façon collective un programme politique. Deuxième étape, créer un mouvement politique pour populariser le programme, en faire un outil aux mains des citoyens et enfin créer un parti politique de masse capable de conquérir le pouvoir par la voie des urnes.

Allons nous préserver cette jeune pousse, la faire grandir ou allons nous regarder ailleurs en espérant qu’un nouveau prophète viendra sauver le pays ? Chacun devrait se poser la question et trancher suivant sa conscience.

Idriss (14/06/2021)

Cette publication a un commentaire

  1. IBRAHIM

    Pris connaissance de la naissance de Ukombozi. Net, je serais heureux d’avoir les informations son évolution.
    Bon vent Ukombozi.

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