Une mentalité d’esclaves de maison

Comment ne pas traiter la plupart des dirigeants africains, en premier lieu les francophones, pouvoir comme opposition, d’avoir une mentalité d’esclaves de maison ?

Comme on sait il y avait les esclaves des champs traités comme des bêtes de somme, des animaux de trait et les esclaves de maison qui servaient les maîtres, ménage, cuisine, objets sexuels, etc. La plupart de ces derniers avaient tendance à s’identifier aux maîtres, à considérer comme privilèges de manger les restes du maître, de porter leurs habits usés, etc. Certains considéraient les intérêts du maître comme les leurs.

N’est ce pas ce que l’on observe chez les Azali, Ouattara, Eyadema, Biya, etc. Le sommet Afrique – France tenu mi mai à Paris l’illustre parfaitement. Comment peut-on après plus de 50 ans d’expérience croire encore à l’aide occidentale ? Comment peut-on croire encore à la France porte parole de l’Afrique ? Quel est le pays africain du pré carré français qui s’en est sorti après plus d’un demi siècle d’aide ? Au contraire les quelques tentatives indépendantes (Ali Soilihi aux Comores, Sankara au Burkina, etc.,….) avaient ouvert des perspectives aux pays concernés. Malheureusement on y a mis fin rapidement, en utilisant la violence, l’assassinat.

Comment ne pas observer que le sommet illustre les relations maîtres – esclaves. Sur près de 700 milliards de dollars de DTS, seulement 33 milliards pour l’Afrique : un peu plus de 4 %. Des miettes que nos dirigeants vont s’accaparer pour se constituer des fortunes qui leur tournent la tête.

Sur la question vitale des vaccins, ces gens-là se posent comme d’habitude en assistés. Ils semblent ne pas comprendre que « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Ils auront les vaccins mais après l’Occident. Car ce dernier mesure que sans une immunisation généralisée, il ne sera pas préservé du Covid. Que l’immense Afrique soit incapable de produire son propre vaccin ne semble pas les toucher ! Ils n’en éprouvent aucune honte. Ces gens là semblent dépourvus de toute dignité nationale.

Il faut dire que tout est fait pour les maintenir dans cet état.

Plusieurs siècles d’esclavage suivis par du colonialisme puis par du néocolonialisme. Quand on vous martèle tout le temps votre infériorité, quand on vous le fait sentir en permanence ; à force on en arrive à l’intérioriser. Nadi nadi utsidza bwe » dit l’adage

On a dépouillé l’Afrique, on l’a appauvri et on s’est posé en bienfaiteur qui aide des sous hommes incapables de s’en sortir tous seuls. Ce fut les programmes d’aide au développement au lendemain des indépendances. On a ouvert les robinets. La dette a enflé, enflé sans qu’il y ait des réalisations qui permettent aux débiteurs de pouvoir payer. Cependant les créditeurs eux se sont  enrichis. Ils veulent encore récupérer leurs mises avec intérêts bien sûr. Le problème de la dette devint dès lors crucial. Un boulet paralysant pour l’Afrique. Alors ce furent les programmes d’ajustement structurels. On a fait serrer les ceintures et la pauvreté s’est généralisée. On n’est donc passé aux programmes de lutte contre la pauvreté.

Résultat des courses : le fossé continue à se creuser entre un nord opulent et un sud en famine. Les « aides » se multiplient et la misère se généralise. Quelle sera la nouvelle trouvaille des experts internationaux pour poursuivre le processus infernal de la nouvelle forme de domination de l’Afrique ?

Cela viendra assurément car ces experts sont fertiles pour inventer des concepts. Fracture numérique, genre, société civile, etc. Quant aux sigles qui font illusion, personne ne peut les dénombrer : PAS, DSRP, PMA, IPPTE, FRPC, ONG, etc. Leur pression idéologique a conduit la plupart des cadres de nos pays à ne jurer que par les programmes du FMI, Banque Mondiale, PNUD, etc. Les modèles de pensée, de gestion de projet sont imposées comme les meilleures. S’en écarter vous élimine, vous fait taxer de toutes les caractérisations les plus infamantes : extrémiste, idiots, etc.

La stratégie s’étend à la jeunesse. Les organisations de jeunesse sont happées par toutes sortes d’appui, financement de projet, déplacements internationaux, initiation d’organisations comme les jeunes leaders, etc. La jeunesse est amené à considérer la politique comme une saleté dont il faut s’éloigner pour demeurer intègre. Le militantisme en prend un sérieux coup. A bas les partis politiques vive les organisations de la « société civile ».

Sur un tel terrain, des mythes sont érigés en vérités premières : on ne peut pas vivre sans la France, le salut viendra de la société civile, etc. La scène politique, là où les destins des peuples se dessinent, est laissée à des larrons en foire.

Aux Comores, cette mentalité d’esclave de maison vire ces derniers temps au ridicule. Le pouvoir et l’opposition se dispute le soutien de Macron.

Pour asseoir son règne, Azali veut à tout prix montrer qu’il a le soutien de Macron. Participer au sommet, se faire photographier sur le perron de l’Élysée fut un triomphe pour Azali, lourdement ressenti par l’opposition.

Cette dernière se présentait comme le favori de Macron. Sa réception il y a quelques mois par des fonctionnaires obscurs du quai d’Orsay fut brandi comme une preuve tangible du désamour d’Azali par les autorités françaises et par ricocher c’est l’opposition qui aurait le vent en poupe. On imagine sa désespérance de voir Azali à l’Élysée. On a alors cherché à en limiter l’impact par toutes sortes de sophismes : Azali ne figurait pas sur la liste des invités, il a été accueilli par un sous fifre contrairement aux autres présidents, etc. Sommet du ridicule on a eu droit à des blagues effarantes sur le costume d’Azali sur le perron de l’Élysée.

Enfin last but not least, il y a quelques mois un long post dans habarizacomores.com d’un dirigeant de l’opposition cherchait à  convaincre Macron, moult arguments à l’appui, de ne pas miser sur Azali.

Loin de ces errements, l’éveil de l’Afrique semble s’accélérer. Macron a cru que ses conférences insensées destinées à la jeunesse africaine allaient renverser la vapeur. En vain, au contraire, ses inepties furent prises pour ce qu’elles sont : des provocations grossières. D’où une peur bleue qui l’a conduit à convoquer de toute urgence ses chefs d’États pour leur enjoindre de mettre un terme au « sentiment anti français » qui se propagent en Afrique. Toujours cette arrogance et en face toujours les génuflexions.

L’Histoire est en marche et personne ne pourra l’arrêter. Craignez le jugement qui vous attend !

Idriss (21/05/2021)

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