COP26 : N’Y AURAIT-IL AUCUN ESPOIR ?

La COP21 de Paris avait soulevé bien des espoirs. Des engagements précis étaient signés. On devait en mesurer les effets cinq après. Ils sont vite passés et nous voilà à la COP26 opérant un premier bilan. Force est de mettre en relief l’échec. Les résultats sont minces, trop minces. Même la France, pays hôte de la COP21 n’a pas respecté ses engagements. Malgré le tapage médiatique autour du rassemblement de Glasgow, c’est le pessimisme qui l’emporte largement.

Un bilan catastrophique

La réalité saute aux yeux et personne ne peut la maquiller. Il suffit de se reporter à l’appel de Paris. L’objectif fixé un réchauffement climatique de 2°C maximum à l’horizon 2100. on visait +1,5° (chapitre 2 point a). Eh bien on en était à +1,2°C en 2020 et les 1,5 seront dépassés dans les cinq prochaines années ! Les chiffres sont éloquents et se passent de commentaires. Pire encore : rien, absolument rien n’indique un changement de dynamique.

Comment comprendre cette situation ?

La conscience planétaire n’est pas d’aujourd’hui ! Le premier rapport du Groupement Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a été publié en 1990.

Plus d’un quart de siècle s’est donc écoulé. Durant cette période la conscience du danger climatique est de mieux en mieux perçue malgré les vents contraires. Après les beaux discours de principe, on est passé à des mesures tendant à freiner progressivement le processus de réchauffement avant de pouvoir l’enrayer complètement. Les orientations optimistes préconisaient de :

– limiter l’usage des énergies fossiles, surtout le charbon

– miser sur les énergies renouvelables

– changer l’énergie utilisée dans les moyens de transports, y compris les avions

– revoir les pratiques agricoles

– produire et consommer local

– etc. etc.

Face aux résistances, on a cru pouvoir frapper aux portefeuilles : pollueurs payeurs, taxe carbone, etc. On a rendu les COP annuels dans l’espoir d’accroître les pressions sur les pollueurs. En vain !

La nouvelle voie initiée par la COP26 ?

La COP26 innove ! Réduite à se contenter d’engagements non contraignants, incapable de prendre des décisions fortes, elle s’en remet à la générosité des milliardaires. Il paraît que 1 % de leurs immenses fortunes suffirait à éradiquer la misère de centaines de millions de personnes dans le monde. Alors ces messieurs défilent sur la tribune de Glasgow, se font applaudir pour leurs annonces charitables : 2 milliards de $ US pour Bezos (Amazon), 310 millions pour Bill Gate(Microsoft), etc, etc.

Heureusement qu’il s’est trouvé des organisations non gouvernementales pour dénoncer ce scandale, l’indécence de ces personnages. Comment ne pas y voir que des simples opérations de communication, de la pub pour améliorer son image mais en même temps se donner bonne conscience ?. N’est ce pas ces mêmes personnages qui puisent sans réserve, avec avidité, sur les ressources naturelles et humaines ? N’est ce pas eux qui prospèrent dans les projets charbon, dans l’exploitation du travail des enfants dans les pays dominés, etc, etc ? Une pure supercherie car leurs miettes ne résoudront rien puisqu’ils continueront.

Mais si l’on pousse l’analyse on en arrive à considérer que les vieux pays industrialisés s’inscrivent peu ou prou dans cette logique « charitable », de l’aide aux pays les plus frappés. Alors qu’il s’agit de réparer, d’assumer ses immenses et lourdes responsabilités envers l’Humanité. De ce point de vue, le sort inqualifiable réservé à l’Afrique, le continent le plus riche condamné à la pauvreté, le continent qui pollue le moins (aux environs de 4% semble-t-il) mais qui subit le plus, en premier lieu avec la désertification, cette Afrique là devrait être indemnisée. En réalité si on devait parler de dette, ce serait celle du Nord industrialisé vers l’Afrique dont on a sucé le sang des siècles durant et dont on détériore le climat.

Y aurait-il une issue ?

Une tendance surgi d’on ne sait où tant à redorer le nucléaire ! Du nucléaire qui permettrait de décarboner tout en satisfaisant les grosses besoins énergétiques des multinationales. Une énergie prétendument « propre » dont on connaît la dangerosité et les immenses difficultés liées au traitement de ses déchets. Une vraie fausse solution susceptible de mener dans quelques dizaines d’années à des défis encore plus compliqués que le carbone.

Il est heureux de constater que de plus en plus de gens comprennent que le problème de la survie de l’humanité sur Terre repose sur un changement du système de production et de répartition induit par le libéralisme. C’est la logique du profit maximum au service d’intérêts privés qui conduit à une surexploitation des richesses naturelles et vivantes de la planète.

Mais on a du mal à affronter cette réalité. C’est comme si il ne pouvait y avoir de vie humaine prospère sans le capitalisme ? D’ailleurs certaines thèses voudraient faire tourner la roue du progrès à rebours ?

En fait la vraie problématique porte sur la possibilité de tordre le cou au capitalisme en mettant l’économie de marché au service du collectif ? Le progrès économique et social ne peut-il se mesurer qu’en terme de croissance monétaire (PIB) ou peut-on voire doit-on imaginer d’autres critères ou inclure du qualificatif atténuant le quantitatif ? Existe-t-il un espace entre le capitalisme privé (USA, France, etc.) et le capitalisme bureaucratique (type URSS ou type Chine, …) ?

Des auteurs audacieux comme « la voie » de Gérard Morin esquissent des orientations, fraient la base théorique d’une transformation (métamorphose souligne-t-il) originale de la société. Des expériences locales, communautaires (usage de monnaies locales) augurent de la société de demain qui nous préservera de l’extinction de l’humain.

Au bout du compte est-il envisageable de vaincre les tendances naturelles de ces milliardaire qui imposent leurs lois au monde : une mondialisation axée sur le profit maximum. Ces milliardaires capables de mettre à genoux des pays, même les plus puissants ? Le combat paraît titanesque mais il peut être gagné, en tout cas il doit être mené avec détermination et intelligence.

Qui l’emportera : les peuples ou les milliardaires ? L’enjeu est de taille : comme les dinosaures, l’homme disparaîtra-t-il de la surface de la terre ? Quelle sera alors la suite ?

Idriss (08/11/2021)

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