D10 | PROCES SAMBI : UN ENJEU CRUCIAL POUR LE PAYS

Sambi est devenu un symbole, un drapeau de la lutte contre une autocratie arrogante, imbue d’elle-même qui impose ses désirs par une force brutale qui s’affiche sans fard.

Depuis sa dissolution cavalière de la Cour Constitutionnelle, l’institution faitière du pays, le président Azali semble avoir perdu la tête, il se croit tout permis. Il gère le pays sans aucun respect des lois. Il s’appuie sur une armée désormais placée sous la férule de son homme des basses œuvres Belou. Il pratique la corruption à grande échelle et croit pouvoir donner le change avec des mensonges grossières, éhontées qui ne trompent personne.

Le cas Sambi illustre, sans contestation possible, cet état de fait : l’arbitraire érigé en gouvernance de l’Etat, l’instrumentalisation de l’appareil d’Etat, la mise sous tutelle de l’institution judiciaire, la politisation de l’armée. Les faits posés au vu et au su de tous sont édifiants.

Premier scandale. Sambi est arrêté et emprisonné pour trouble à l’ordre public sur injonction d’un simple fonctionnaire du ministère de l’intérieur ! Et il va être privé de liberté pendant près de trois mois sans la moindre réaction de l’institution judiciaire !?

Deuxième scandale. Pour « régulariser » l’emprisonnement de Sambi, il va être inculpé de corruption et autres détournements de fonds sur le programme de la citoyenneté économique (PCE). Cette affaire qui avait mis le pays en ébullition quelques mois plus tôt avec notamment l’arrestation de Abou Achiraf était-elle réouverte ? Non, pas sur un simple rapport parlementaire. Il s’agissait d’un scénario destiné à emprisonner quelques personnes choisies par le pouvoir, dont Sambi bien sûr. Sambi dans sa maison transformée en annexe de la prison, d’autres comme Sidi à la prison centrale, et ceux comme Mamadou mises sous contrôle judiciaire. La logique doit être recherché dans le choix d’Azali. Summum de l’arbitraire : Abou Achiraf qui signait les passeports, disparaît de l’affaire. Son sésame : son ralliement à Azali. Il fut même promu député par le parti d’Azali.

Troisième scandale. Plus de quatre ans de détention pour Sambi sans aucun jugement. Et cerise sur le gâteau Sambi, gravement malade fut privé de soins médicaux malgré une décision d’un de ses juges d’instruction.

Quatrième scandale. Requalification de l’accusation. Sambi est déféré devant la Cour de Sureté de l’Etat (CSE) pour haute trahison. Des juristes polémiquent sur la légalité de la CSE qui ne figurerait pas sur la liste des juridictions du pays, sur un délit de haute trahison non défini, etc. Mais pour le commun des mortels la vérité se trouve dans la liste des personnes ciblées dans l’ordonnance du juge d’instruction Elamine Said Mohamed et qui sont déférées devant la CSE. Embastillement pur et simple !

Après plus de quatre ans de tergiversations, Azali accélère le processus dans le but évident de condamner Sambi à des dizaines d’années de prison et d’éliminer des concurrents éventuels lors des présidentielles de 2024. Tel est le sens du procès en catastrophe devant la CSE contre Sambi.

Le cas Sambi souligne fortement la mainmise du président Azali sur le pays. Comment en sortir ? Voilà l’enjeu crucial.
On ne voit pas comment les politiques de premier plan opèrent. Le doute subsiste qu’ils réitèrent leur bévue de 2019 en se présentant en rangs dispersés aux présidentielles ou qu’ils boycottent les élections.

Le cas Sambi offre une autre possibilité de combat unitaire, de tout le peuple, contre l’autocratie. Ce qui ne manquera pas d’impacter les présidentielles.
Voilà pourquoi, UKOMBOZI appelle à la mobilisation contre le procès Sambi. Il ne s’agit pas de blanchir Sambi mais de réclamer justice, respect des droits de la personne, de susciter un mouvement populaire contre le pouvoir Azali.

Nous invitons à créer partout, dans tous les villes et villages du pays, dans les diaspora, des Comités Sambi afin de se soulever en masse contre le procès scandaleux qui se prépare contre Sambi.
Pour UKOMBOZI
le Comité National
18/11/2022

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