Par décret n°22006 A du 28/05/2022, cosigné par trois ministres régaliens de notre pays (finance, économie, et énergie), les Comoriens ont appris brusquement en pleine figure la hausse à la pompe des produits pétroliers. Une décision unilatérale méprisante à l’endroit du peuple et des organisations syndicales concernées. Le contexte mondial ne peut pas en lui seul expliquer cette énième avanie. Le gazole passe de 450 francs à 650 francs une augmentation qui ira jusqu’à 50% dans réalité. C’est encore les plus pauvres qui paient.
Comment peut-on augmenter de plus de 40% le prix d’un produit de base dont on ne peut pas ignorer l’impact sur la vie quotidienne de la population ? Comment peut-on ainsi agresser les ménages les plus modestes qui utilisent le pétrole lampant pour s’éclairer, cuisiner, etc. S’imagine-t-on un prix du pain à plus de 200 KMF ? Jusqu’où veut-on plonger les gens dans la misère ?
Jamais et dans aucun pays un gouvernement n’a autant augmenté les prix des produits pétroliers : plus de 40% en un coup ! La justification avancée par le pouvoir Azali : sauver la société nationale des hydrocarbures (SCH) de la faillite constitue une provocation arrogante.
Car la SCH est une société qui ne peut pas ne pas être rentable : un monopole dans un secteur stratégique, assurée de tout vendre avec des marges confortables. Les prix des produits pétroliers augmentent suivant les fluctuations des prix sur le marché mondial mais jamais ils ne baissent. La faillite éventuelle de la SCH, cette vache à lait des pouvoirs, ne peut donc que provenir de mauvaise gestion de la société et de pillage sous plusieurs formes.
Quant à la guerre en Ukraine, pourquoi notre pays devrait-il s’impliquer dans un conflit opposant les Etats Unis à la Russie ? Si l’Union Européenne se met à la remorque des USA, cela ne devrait pas nous engager, à l’instar de nombreux pays africains.
Le prix du pétrole russe baisse sur le marché mondial, c’est là-bas où l’on devrait s’approvisionner.
Le pouvoir Azali propose des mesures d’accompagnement mais qui a vu la gestion des aides Keneth, qui se rappelle des mesures d’accompagnement COVID ne peut se faire d’illusions.
Peut-on imaginer une augmentation des salaires des fonctionnaires de plus de 40% ? Que deviennent les autres, l’immense majorité qui se déploie dans le privé et l’informel.
L’augmentation subite des prix des produits pétroliers a déjà semé la panique. Certains commerçants (boulanger, transport, etc.) ont déjà répercuté ces hausses dans une anarchie complète.
Notre peuple doit relever le défi, défendre ses conditions d’existence, refuser l’extension de la pauvreté.
Le pouvoir Azali doit reculer. Pour sauver la SCH, il doit prendre les mesures d’assainissement qui s’imposent et récupérer les immenses sommes d’argent détournés.
C’est aux prédateurs de payer et non au peuple.
Le syndicat des travailleurs (CTC), la Fédération Comorienne des Consommateurs (FCC) ont publié des communiqués de protestation. Un accord serait trouvé avec USUKANI WA MASIWA sur l’augmentation des transports qui répercute ces augmentations et qui ne satisfait pas les voyageurs.
Notre peuple se doit d’organiser sa propre défense face à des pouvoirs autocratiques qui prospèrent sur son dos.
Renforçons les syndicats, rendons les plus actifs dans la défense intérêts sectoriels des travailleurs !
Augmentons les capacités d’action des organisations apolitiques qui peuvent jouer un rôle positif dans la défense des intérêts du peuple.
Il n’est pas anodin de constater que cet après-midi, sur initiative d’un groupe de citoyens, une réunion regroupant la Confédération des travailleurs Comoriens, la Fédération des Consommateurs des Comores, le Mouvement des entreprises comoriennes ainsi que des entreprises et des simples citoyens s’est tenue dans un restaurant de la place. Un rassemblement populaire est programmé pour samedi 4 juin, place de l’indépendance avec pour revendication l’annulation des hausses des prix.
Rejoignez-nous pour bâtir un camp politique patriotique susceptible de constituer une véritable alternative aux pouvoirs réactionnaires qui se suivent à la tête de notre pays.
Naribarikishe yi Komori Ukombozi
Salim Youssouf Idjabou Idriss Mohamed
Premier secrétaire national Dirigeant national