160 morts (dernières estimations) au Burkina suite aux attaques terrorises début juin dernier. Des cadavres dont des femmes et des enfants jonchant les rues. L’horreur. Un terrorisme de bandes de criminels qui sévissent au Sahel depuis plus d’une dizaines d’années. Un terrorisme qui prospère au vu des moyens mis en œuvre pour perpétrer des crimes inqualifiables. Un terrorisme qui s’est installé sur des territoires identifiés, qui parfois gère des localités.
Pourquoi a-t-il été possible d’écraser l’État islamique dans son fief et pas ces groupes de criminels dans leurs zones ? Pourquoi a-t-on réussi à éliminer tous les groupes terroristes en Europe et pas ceux qui sévissent au Sahel et en Afrique de manière générale ?
Bien évidemment on évoquera la faiblesse des armées africaines. Mais alors à quoi ont servi ces années de formation de ces armées africaines par l’armée française !
On évoquera aussi l’immensité du champ d’action des terroristes. Mais alors quelle est l’impact des multiples opérations militaires françaises au Sahel ! Peut on comprendre que la puissante armée française ne dispose pas des moyens pour localiser ces bandits de grands chemin, pour suivre leurs déplacements en bande afin de les écraser par des bombardements aériens ! Les services de renseignements français seraient-ils si indigents, eux qui réalisent un travail de fourmi remarquable sur le territoire français?
Cet énigme pousse les africains à regarder ailleurs. Et l’on s’aperçoit de l’efficacité russe. La Centrafrique sert d’exemple. Ce qui aurait conduit les médias français, RFI et France 24, à monter des cabales contre les Russes.
Et voilà que les Maliens lorgnent aussi vers la Russie. Les colonels qui ont renversé les fantoches de Paris cherchent à collaborer avec les russes pour éradiquer le terrorisme dans leur pays. Ils semblent vouloir suivre la voie de Sankara. Le colonel président a déjà réduit de plus d’un milliard de francs, les avantages que se sont octroyés ses prédécesseurs à la tête du Mali.
L’aveuglement des dirigeants français semble ne pas avoir des limites. Macron et les siens suivent la voie de la Françafrique. Ils continuent la politique de diviser pour régner jusqu’à tenter de partitionner le Mali. Ils continuent leur politique d’influence, s’appuyer sur les pouvoirs autocratiques en place pour préserver sans partage leur prétendu pré carré africain. On les voit aujourd’hui pousser des organisations africaines (CEDEAO, Union Africaine, etc.) à exercer une forte pression sur les militaires maliens. Les dirigeants français continuent leur arrogance ; Macron n’hésite pas à tancer ses serviteurs à la tête de certains États africains sur des « sentiments anti français » qui se propageraient en Afrique ; il les a convoqués comme des simples préfets à sa solde et ces derniers ont accouru en dignes larbins.
Les dirigeants français ne comprennent pas que les choses changent. Les africains prennent de plus en plus confiance en eux. Les générations des colonisés mentaux se sont éteintes laissant peu à peu la place à des jeunes qui ont conscience des enjeux.
Et quels enjeux. Les richesses minières de l’Afrique attisent les convoitises. Qui plus est les réserves en hydrocarbures s’épuisent partout. Sauf en Afrique. Le Canal du Mozambique aurait un fort potentiel dont l’exploitation a déjà commencé. Le bassin de Taoudeni qui s’étend de la Mauritanie jusqu’au Mali en passant par l’Algérie, constituerait la principale réserve en or noir du monde. Les rapaces impérialistes voudraient, à l’instar de la conférence de Berlin du XIX° siècle, opérer un nouveau partage l’Afrique pour mettre les mains sur ses trésors.
Ce qui se joue au Mali concerne toute l’Afrique. Les tractations autour du franc CFA et de son frère siamois l’eco de Macron et Ouatara, les présidents français et ivoiriens, s’y greffent bien évidemment. L’Afrique se trouve à la croisée des chemins.
Les questions brûlantes sont multiples.
L’Union Africaine et la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest parviendront-elles avec leurs pressions télécommandées par la France, à infléchir les positions patriotiques des militaires maliens, perpétuant ainsi les malversations françaises ?
Le Mali va-t-il chasser un loup par la porte de devant et laisser un tigre entrer par la porte de derrière ?
L’Afrique parviendra-t-il à s’unir pour faire face aux mastodontes comme les USA, la Russie, la Chine et les divers impérialismes et enfin peser sur les affaires du monde ?
Le panafricanisme semble être la perspective à dessiner pour parvenir enfin à relever définitivement la tête après tant de siècles de domination.
Idriss (09/06/2021)