Dans son communiqué sur la 1039°réunion du Comité Paix et Sécurité (CPS) tenue le 19 octobre 2021, il est question de « trois îles qui composent l’union des Comores » (point 6).
Stupéfaction ! S’agissait-il d’une simple bévue ?
Une dizaine de jours après, la stupéfaction comorienne suscitée par cette prise de position sans précédent, a conduit le CPS à rectifier le tir ! Malheureusement, au lieu de corriger « trois » îles par « quatre » îles, la structure de l’Union Africaine a préféré l’indéfini, « les » îles. Cette fois-ci il ne peut plus être question de bévue. Nous avons affaire à une formule « diplomatique » élaborée dont l’objectif évident est de conforter la France, la puissance colonisatrice, dans son entreprise de validation de son annexion de l’île comorienne.
Les Comoriens de base doivent s’en inquiéter sérieusement. Après avoir fini par contraindre les dirigeants comoriens à marcher au pas, la France aurait-elle gagné l’Union Africaine à sa thèse Maore française ?
Depuis la décision prise en 2005 par le président Azali 1 d’ouvrir la porte à la participation de Maore, en tant qu’entité indépendante des Comores, aux Jeux Internationaux des Iles de l’Océan Indien (JIOI), la France a accompli des avancées énormes dans sa stratégie d’annexion de l’île comorienne. Il ne lui reste désormais que la reconnaissance internationale de son annexion de fait de Maore. Et la France y travaille avec acharnement et méthodes.
Maore est départementalisé sans une condamnation officielle de l’ONU. La question de l’île comorienne de Mayotte n’est plus à l’ordre du jour effectif des Assemblées Générales de l’ONU. Dans bien des cartes géographiques et d’Institutions internationales, les Comores sont présentées comme un pays de trois îles. Il y a de moins en moins de résolutions internationales condamnant la politique française à Maore. Les nouveaux dirigeant des pays ignorent même la « question de l’île comorienne de Mayotte ».
Depuis 1995, les autorités comoriennes successives ont quasiment abandonné la lutte pour l’unité des quatre îles. Elles proclament leur attachement à des négociations bilatérales alors que la France affirme haut et fort que Maore est française, qu’en conséquence il n’est pas question qu’elle en débatte. Les organisations bilatérales successives (Groupe de Travail de Haut Niveau, Haut Conseil Paritaire, …) n’examinent jamais la question de fond. Ses champs se limitent à des relations de bon voisinage.
Force est de constater que le retour au pouvoir d’Azali, aggrave encore la situation. Les derniers accords signés (voir http://www.infomie.net/IMG/pdf/document-cadre-partenariat-renouvel_-comores-alternat-fr-signe.pdf ) laissent penser que l’on s’achemine vers une acceptation comorienne de l’annexion de Maore.
Voilà où nous en sommes arrivés : d’une situation d’isolement de la France et des séparatistes maorais, c’est maintenant les « unionistes » qui sont isolés, indexés, perçus comme à rebours de l’histoire !
Le peuple comorien doit prendre la mesure du défi à relever. Ces dernières années la mobilisation semble avoir baissé. Le pessimisme ambiant pèse. L’agitation et la propagande ne gênent plus les gouvernements comoriens qui croient avoir les coudées franches pour trahir le peuple.
UKOMBOZI appelle à redresser la barre ! La « question de l’île comorienne de Mayotte » est une question fondamentale dans le processus de libération du pays. Elle pèse et pésera sur le développement économique et sociale du pays en tant que flamme du séparatisme insulaire et base arrière des coups bas contre la partie indépendante.
Il faut une mobilisation de tous ceux qui tiennent à l’intégrité territoriale du pays, mettre au point une proposition raisonnable qui permettra, au bout d’une transition, de réunir les quatre îles, dans un Etat comorien démocratique, respectueuse des libertés et oeuvrant pour des conditions d’existence du peuple en constante progression ; une proposition qui constituera la base programmatique de rassemblement du peuple.
Comité National de Ukombozi (contact@ukombozi.net)
29/10/2021